Comité plénier: Projet de loi C-5
La sénatrice Moodie : Monsieur Jansa, cette question s’adresse principalement à vous.
Le Canada a besoin d’énormément d’énergie, non seulement pour la vie quotidienne de sa population, mais aussi pour alimenter son économie qui dépend de plus en plus des technologies. Je pense notamment à l’intelligence artificielle — qui est essentielle à notre pertinence économique à long terme — et à l’augmentation de la consommation d’énergie qu’elle entraîne.
Les modifications proposées dans la partie 2 de la mesure législative renforceront-elles notre économie numérique? Dans votre réponse, pourriez-vous nous faire part de vos réflexions sur les normes relatives à la production d’énergie, en particulier celles qui concernent l’utilisation des nouvelles technologies?
M. Keith Jansa (Directeur général, Conseil de gouvernance numérique): Je vous remercie de la question.
En ce qui concerne le contenu du projet de loi C-5, il est question de l’intérêt national. À la lecture du projet de loi, je ne sais pas très bien ce qu’on entend par « infrastructures », s’il s’agit simplement d’infrastructures physiques. On parle de ponts, de ports et de ce genre de choses, mais on laisse de côté les infrastructures numériques. Pour en venir à votre question sur l’intelligence artificielle, quand on pense aux types de centres de données requis et à la quantité d’électricité nécessaire pour les alimenter, les services publics d’électricité se demandent actuellement s’ils doivent donner la priorité à la construction de nouveaux logements, parce que nous avons une crise du logement, ou aux centres de données indispensables pour garantir notre souveraineté en tant que pays et éviter que notre infrastructure numérique ne s’effondre d’elle-même. C’est sans parler des intérêts étrangers, comme les États-Unis, qui ont la capacité de tout éteindre ici au Canada, parce que nous n’avons pas d’infrastructure numérique souveraine.
Le libellé du projet de loi n’est donc clair sur aucun de ces points. J’encourage vivement les sénateurs, ainsi que les députés, à préciser ce qu’ils entendent par « infrastructures » lorsqu’il est question de souveraineté et d’intérêt national.