DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS — Le bilan de l'UNICEF sur la pauvreté chez les enfants

Honorables sénateurs, j’aimerais attirer votre attention sur le Bilan Innocenti 18 de l’UNICEF sur la pauvreté chez les enfants, qui a été publié le 6 décembre. Je tiens à féliciter UNICEF Canada et ses partenaires pour leur partenariat et leurs efforts continus dans ce dossier.

Chers collègues, il s’agit d’un rapport important qui nous apporte de bonnes nouvelles. Selon les données enregistrées jusqu’en 2021 sur la réduction de la pauvreté des enfants, les taux de pauvreté des enfants au Canada ont considérablement baissé ces dernières années. D’ailleurs, seuls 6 des 39 pays à revenu élevé ont fait mieux que le Canada ces dernières années. Néanmoins, ce rapport nous montre que le travail du Canada pour protéger les enfants des effets dévastateurs de la pauvreté est loin d’être terminé.

Si nous comparons notre taux de pauvreté chez les enfants à celui d’autres pays de l’OCDE, le Canada ne s’en tire pas aussi bien. Malgré nos progrès, nous nous classons actuellement au 19e rang parmi 39 pays de l’OCDE et de l’Union européenne. Chers collègues, si nous utilisons la norme européenne pour mesurer la privation monétaire des enfants, cela signifie que près de 18 % des enfants, soit plus d’un million, grandissent dans la pauvreté. Ce taux est encore plus élevé chez les enfants de familles monoparentales : il atteint 40 %. Comparons ces chiffres, chers collègues, à ceux des pays les plus performants, qui affichent des taux de pauvreté chez les enfants de moins de 10 % et qui ont établi les taux qu’il est possible d’atteindre.

Le rapport nous apprend également que le Canada se classe au 25e rang sur 38 pays en matière d’investissement dans la protection sociale des enfants et que la pauvreté chez les enfants recommence à augmenter. Elle a d’ailleurs augmenté en 2021. Compte tenu de l’augmentation du coût de la vie et du recours aux banques alimentaires, ainsi que des données récentes sur le logement, il semble probable que, en 2023, la tendance s’accentuera.

Éliminer la pauvreté chez les enfants dans un pays riche comme le Canada est tout à fait possible. La pauvreté chez les enfants est un choix que font les gouvernements. Bonifier l’Allocation canadienne pour enfants, qui est insuffisante, et offrir des congés parentaux plus inclusifs et mieux rémunérés sont deux exemples de politiques qui nous permettraient de réduire le taux croissant d’insécurité alimentaire et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé et de développement pour tous les enfants. Elles nous permettraient également de respecter l’engagement pris il y a plus de 30 ans de mettre fin à la pauvreté chez les enfants.

Nous ne manquons pas d’idées, chers collègues, mais nous devons nous engager à réaliser la vision d’un Canada où chaque enfant bénéficie du soutien nécessaire pour réaliser son plein potentiel.

Merci, meegwetch.

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